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A travers la rubrique « Votre expérience nous intéresse », les membres de DSF-ONG par la voix de la présidente madame Christelle HOUNDONOUGBO proposaient qu’un citoyen, peut-être, vous, aura à raconter, son parcours carcéral ou sa mésaventure avec la justice. Nous avons promis de garder l’anonymat en ce qui le concerne et de publier le témoignage, pour éviter aux autres citoyens du monde de pareilles situations. Lisez vous-même l’histoire de cette citoyenne et faites nous part de vos réactions et de votre témoignage aussi.

Tout a commencé le vendredi 03 Janvier 2014 aux environs de 12h30. J’ai reçu un client qui a réservé pour une nuitée. Je suis en effet réceptionniste dans un hôtel au Bénin. Le client est venu régler sa note vers 19h30 et m’a demandé de débarrasser le plateau de nourriture qu’il a laissé dans la chambre et qu’il allait surement revenir car ayant payé pour toute la nuit. Le lendemain à mon arrivée au service un collègue me fait savoir que le client n’était pas revenu, la vallée a fait la chambre et nous l’avons même vendu ce samedi.

Le mardi 07 janvier vers 14h30 après la visite d’un client je reviens à mon poste et remarque un des clients qui dit avoir oublié une chaîne en or dans notre chambre. J’ai demandé à toutes les personnes qui sont intervenues au sujet de là dite chambre si un bijou avait été retrouvé. Malgré mes explications le client ne veut pas comprendre et se met à crier en menaçant de faire venir la police. J’ai alors averti ma direction. Il m’a été demandé d’attendre que nous irons à la police, ce jour je devais sortir du service à 15h ce n’est qu’à 18h 30 que l’administration m’a appelé avec la fille de chambre pour nous faire signer une convocation.

J’ai donc été convoquée le jeudi 09 janvier 2014 à 10h au commissariat de Hlacodji

Je me suis rendu au commissariat ; nous étions trois à être convoqué : le client, la vallée de chambre et moi la réceptionniste. L’inspecteur après avoir interrogé le client m’a interrogé puis nous demande la vallée et moi de sortir un instant.

De retour dans le bureau l’inspecteur dit : je cite ‘’ Mme … c’est vous qui avez volé le bijou du monsieur, vous vous êtes dit qu’il n’allait plus revenir vu qu’il vous a déjà payé votre dû, vous vous êtes accaparé de son bien. Je vous donne jusqu’au mercredi à 11h pour me ramener le bijou, concertez –vous avec vos complices que sont la vallée et le collègue à qui vous avez passé service. Je vous donne mon numéro au cas où vous voudriez vous confesser secrètement.’’ Ceci dit il nous demanda de vider les lieux.

Ma mère informée de cette accusation s’est énervée et a déposée une plainte auprès du Directeur Général de la Police Nationale (DGPN) et une autre chez le chef de la Police Judiciaire. Voici la substance du contenu de la lettre que ma mère a adressé au DGPN. Je précise que l’objet était : plainte contre l’inspecteur X. « Rapport à une situation au commissariat de Hlacodji. En effet, le 09 Janvier 2014 ma fille Réceptionniste à l’hôtel … a été convoquée par l’inspecteur D.T, pour une affaire de vol d’une chaîne appartenant à un client qui était venu séjourner dans le dit hôtel. Après l’interrogation du client ainsi que celle de ma fille, l’inspecteur a accusé directement ma fille du vol la traitant de menteuse sans avoir une preuve ; pire il lui a donné jusqu’au mercredi 15 Janvier pour ramener le bijou volé après avoir discuté avec ses complices que sont son collègue à qui elle a passé service et la fille chargée de l’entretien.

Le jour de la rencontre ma fille s’est rendu au commissariat et a été écoutée puis a signé son procès-verbal. Aussi voudrais-je attiré votre attention sur le fait que devant ma fille sa collègue chargée de l’entretien des chambres rappelait à l’inspecteur qu’elle n’avait jamais dit que c’est cette dernière qui avait volée la chaîne et qu’il fallait qu’il efface ces propos de son procès verbal. Je ne sais pourquoi l’inspecteur D. T s’acharne contre ma fille car j’ai compris que son intention est de porter le chapeau de ce vol à ma fille qui depuis son entrée dans cet hôtel n’a jamais commis de pareils actes. A la fin de l’interrogatoire, l’inspecteur à dit qu’il allait appeler ma fille pour la suite de l’affaire. Curieusement le jeudi 30 Janvier 2014 les collègues de ma fille ont été convoqués par l’inspecteur et celle-ci n’a pas été appelée. N’eut-été l’amabilité de ces collègues elle ne saurait jamais que ces derniers étaient parti au commissariat à cette date là. Je ne sais si c’est encore une manigance toujours dans le but de ternir l’image de ma fille.

Espérant bénéficier de votre attention, Veuillez agréer Monsieur le Directeur l’expression de mes sentiments distingués »

Malgré tout ça j’ai commencé par faire mes propres investigations. C’est ainsi que j’ai su que c’est la vallée de chambre qui avait commis le vol et voulait vendre le bijou à un habitant du quartier qui « était malheureusement pour elle au courant de l’affaire. J’avais même un témoin qui était prêt à venir au commissariat témoigner. J’ai demandé au témoin de se rapprocher de mes employeurs et leurs narrer les faits. Ce qu’il a fait, mais ces derniers n’ont pas fait de confrontation avec la fille et le témoin au commissariat. Ce n’est qu’après l’appel du Secrétaire Particulier du DGPN que le commissaire a appelé ma mère, l’a écouté et a ordonné à son adjoint de suivre le dossier. C’est ainsi que l’inspecteur a été contraint d’écouter le témoin et a appeler mes employeurs pour que la fille se rende au commissariat, après la confrontation la fille a avouée le vol. Le lendemain le commissaire m’a fait appel et nous a présenté la fille comme la coupable, aussi j’ai été reçu en privé par l’adjoint du commissaire et je ne lui ai pas caché que j’allais poursuivre l’inspecteur pour diffamation. L’affaire a été envoyée au paquet ce n’est que là bas que mes employeurs ont retiré leurs plaintes.

N’eut été les plaintes de ma mère, je serais toujours accusée pour un vol que je n’ai pas commis simplement parce qu’un inspecteur sans indice, sans argument et sans aucune preuve décide de m’accuser après avoir écouté mes employeurs. Le dit inspecteur n’a même pas mené une enquête. Il est resté dans son bureau. Je me demande bien si le premier jour mes employeurs en complicité avec le client ne lui ont pas donné de l’argent sinon comment comprendre que l’on convoque trois personnes et qu’on écoute que deux personnes parmi les trois convoquées. Aussi le jour de la rédaction du procès verbal n’eut été ma vigilance et l’assistance d’un avocat, l’inspecteur me prêtait des faits et des propos et voulais me mettre la pression pour signer ce procès verbal.

J’ai compris que dans mon pays même si on a un niveau intellectuel donné, si on n’a pas de connaissances on nous fait porter le chapeau des actes qu’on n’a pas commis. Malgré la résolution de l’affaire l’ambiance au service est plus qu’invivable mes employeurs vont jusqu’à dire que j’ai fait un scandale au commissariat car j’ai osé me défendre et inverser l’affaire puisqu’ils ne s’attendaient pas à cette fin. C’est à croire qu’ils voulaient que je me taise et que j’accuse un vol que je n’ai pas commis ? Que je me persécute bien qu’étant une victime ? Que je me dévalorise et que je sauve l’image de la structure malgré moi ? Autant de question que je pose encore aujourd’hui.

Elle a raté de justesse la prison. Découvrez son témoignage et faites nous part de votre mésaventure avec la justice dans notre e-mail : dsfong.justicemonde@gmail.com
Tag(s) : #Votre expérience nous intèresse
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